Alfred et Alassane, deux grands commerçants de la place ont fait connaissance et partagé leurs repas et leurs vies pendant trois (03) jours dans un commissariat de la place, sous le poids de plaintes adressées en leurs encontre pour abus de confiance pour l’un et escroquerie pour l’autre :
Alfred avait dès la descente de son conteneur de quarante pieds vendu quinze congélateurs horizontaux grands modèles à Mme Roukiya, une commerçante en détails de la place. Tous les appareils avaient été testés et vérifiés sur place et devant elle et deux de ses employés avant la livraison. Mais vingt-quatre heures plus tard et on ne sait par quel subterfuge, la dame dit qu’aucun des congélateurs d’Alfred n’a de moteurs et réclame un remboursement immédiat, accompagné de dédommagements.
Quant à Alassane, Soumana, un de ses amis d’enfance traversant une très difficile impasse de sa vie, lui avait demandé il y’a deux ans de l’aider à immigrer en Europe. Lui qui voyage de temps en temps lui a dit que le meilleur moyen d’immigrer c’est dans la légalité et l’a mis en rapport avec Adama, l’homme aux douze métiers qu’il croyait légal et installé. Ce dernier avait promis à Soumana que moyennant quatre millions de francs CFA (4.000.000 F CFA), il lui obtiendrait un visa en bonne et due forme et qu’il pourrait quitter le territoire national en moins de trois mois. Soumana exultait de joie à la perspective de la nouvelle vie qui l’attendrait. Mais tout cela ne fut qu’un très long rêve transformé en cauchemar parce qu’après deux ans d’attente il dit toujours « aujourd’hui je dois voir le consul et je te rappelle demain », « donnes moi un peu plus de temps, c’est toi le prochain sur la liste ».
Soumana en avait eu marre d’un côté, mais de l’autre, Adama avait eu suffisamment de temps et réuni suffisamment de personnes à escroquer, pour amasser le montant nécessaire pour lui-même immigrer en Espagne. Fou de rage, Soumana se confia à son oncle Raoul qui est policier et qui lui fit adresser deux plaintes. Une contre Adama et une autre contre Alassane qui n’avait été avec eux que le jour qu’il les a mis en rapport.
Totalement convaincus de leurs innocences respectives et manques de preuves pour de telles accusations, les deux amis se laissèrent faire par les forces de police, étant donné qu’ils avaient été rassurés par leur famille de leurs libérations une fois au parquet. La peur dans le cœur et dans le ventre, mais l’espoir de recouvrer la liberté dans la tête, les deux amis se préparent et sont même pressés d’être déférés au parquet……………
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